Texte de Christiane Laforge

lu à la présentation de l'abbé Raymond Tremblay

au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 18 juin 2011


Né le 25 octobre 1929 à Métabetchouan, Raymond Tremblay aborde la vie par un double engagement à l’égard de ses convictions religieuses et de l’amour de la musique. Entre les cours de piano auprès de l’abbé Herménégilde Fortin, sa lecture assidue du livre « Le nombre musical grégorien » de Don Mocquereau et le Grand Séminaire de Chicoutimi, il met le cap sur l’avenir musical de sa région, faisant sienne cette pensée de Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde ».


Ordonné prêtre le 12 juin 1954, il est d’abord vicaire à Saint-Bruno, puis curé des paroisses Sainte-Marie d’Îsle-Maligne, Saint-Joseph d’Alma, Notre-Dame-de-Fatima de Jonquière et, de 1991 à 2004, de la Cathédrale de Chicoutimi. Il n’y célèbre pas que sa foi. Il mobilise la population pour en restaurer les fondations, l’architecture et les pièces d’art dont il connaît la valeur patrimoniale. Il puise dans les talents des jeunes artistes locaux (comédiens, chanteurs, musiciens) pour animer ces lieux de culte par des mises en scène bibliques où chants profanes et grégoriens, langues latine, française et anglaise transcendent cette certitude qu’il affirme lors des célébrations de son jubilé, le 8 juin 2004 : « Je suis toujours demeuré fidèle à deux préoccupations : une main posée sur la beauté du monde, une main posée sur la souffrance du monde. »


Fort d’une formation en chant grégorien acquise en France, l’abbé Raymond se partage entre l’enseignement au Petit Séminaire, le chant grégorien au Grand Séminaire et le poste de chef de chœur de la réputée chorale Sainte-Cécile. Sous sa direction, l’Union Sainte-Cécile fondée en 1876 remportera plusieurs fois le premier prix du Festival de musique du Canada, dont celui de 1965, alors que l’ensemble vocal se produit avec l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par maestro Wilfrid Pelletier. Poursuivant la cueillette des lauriers lors de deux tournées européennes, le chœur chantera en France, en Belgique, en Suisse et en Italie.


Directeur musical d’une des premières opérettes produites au Saguenay, La Veuve Joyeuse de Franz Lehár présentée à Jonquière en mai 1971, instigateur des concerts d’été de la cathédrale de Chicoutimi, Raymond Tremblay poursuivra son œuvre au-delà de sa mort survenue le 17 novembre 2004. Il a légué un fonds substantiel pour que soit créé un chœur dédié au chant grégorien, le chœur Una Voce, dirigé par Raymond Laforge depuis février 2007.


Mais, s’il est un héritage dont ce musicien mérite notre reconnaissance, c’est incontestablement le Camp musical du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce lieu de formation et de rencontres entre élèves et maîtres réputés érigé sur le site enchanteur du mont Résimond-Rathé surplombe le Piekouagami à Métabetchouan. Une réalisation témoignant de cette humanité profonde, de cet intérêt indéfectible pour les arts et de ses talents d’organisateur, que décrivait Mgr Rock Pedneault au jubilé d’or de l’abbé Raymond.


Ce camp musical est né d’un travail collectif réunissant de nombreux contributeurs convaincus. Le camp musical est un facteur d’unité régionale rappela un jour son fondateur aux membres du Cercle de presse du Saguenay, leur disant : « J’ai toujours pensé que la poursuite de la beauté était le meilleur moyen de promouvoir l’unité des esprits et des cœurs. »


Le 18 juin 2011

l'abbé Raymond Tremblay


Chef de chœur exceptionnel, défenseur des arts

Fondateur du Camp musical du Saguenay–Lac-Saint-Jean


fut reçu membre de L’Ordre du Bleuet

à titre posthume


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mercredi 24 août 2011

L'Abbé Raymond Tremblay sur vidéo au Gala 2011

Quelques minutes pour se souvenir 
d'un grand moment

Gala 2011 de l'Ordre du Bleuet
L'Abbé Raymond Tremblay
 
 © Société de l’Ordre du Bleuet et Ariel Laforge